Notre invitation de Robert Ménard, Maire de Béziers, et de Guillaume Bernard, Politologue, le 23 février à venir débattre de la guerre des droites ne pouvait mieux tomber : hasard du calendrier, les ennuis judiciaires de François Fillon laissaient surgir quelques jours plus tard les différentes désunions de la droite, partagée entre son aile centriste et son aile conservatrice.
Guillaume Bernard a martelé au cours de cette conférence que la droite était coupée artificiellement en deux depuis plus de trente ans, entre la droite dite parlementaire et le front national. Cette scission savamment entretenue par le système médiatique et politique a pour conséquence de permettre à la gauche de diriger un pays majoritairement de droite. Ce phénomène est selon Guillaume Bernard d’autant plus saugrenu que la gauche sociale et culturelle est en grande perte de vitesse à la différence de la droite qui mène le combat des idées depuis une dizaine d’années, mouvement qu’il qualifie de « dextrogyre ».
Robert Ménard a indiqué partager cette analyse et a même insisté en soutenant que la candidature de Marine Le Pen devait être observée avec attention et qu’elle était la seule candidate capable d’assumer deux changements radicaux qu’il appelle de ses vœux, mettre un arrêt définitif à l’immigration et redonner à la France sa souveraineté. Il a témoigné que dans sa ville 70% de la population était d’origine immigrée et musulmane, ce qui rendait impossible tout travail d’intégration. Maire de terrain, Robert Ménard a indiqué combien cette réalité était devenue source de malaise identitaire pour ses administrés.
Robert Ménard a dénoncé le terrorisme intellectuel entretenu par les médias et le harcèlement judiciaire dont il est victime, précisant que la liberté d’expression et d’opinion étaient gravement menacées. Appelant au sursaut un auditoire partageant les valeurs défendues par la manif pour tous, il l’a mis en garde contre le grave désenchantement qui suivra l’avènement de François Fillon à la tête de l’état, au bilan insipide après cinq années passées à Matignon, et pire encore celui d’Emmanuel Macron, qu’il a qualifié de « fils caché » de François Hollande, ce dont certains semblent ne pas s’apercevoir.
Guillaume Bernard et Robert Ménard se sont ainsi retrouvés sur le constat de la grande porosité entre l’électorat des Républicains et celui du Front National, ce que les états-majors de ces partis ne semblent pas avoir réalisé. Ils ont tous les deux pointé l’erreur de l’alliance politique qui vient d’être nouée par les Républicains avec l’UDI, très avantageuse pour les centristes, qui affaiblira le socle idéologique plébiscité dans le cadre de la primaire : la défense de la famille, de l’identité nationale, de l’enracinement.
Le ton de cette soirée était clairement au politiquement incorrect. La salle comble, marquée par la qualité de l’expertise et la science de Guillaume Bernard, le pragmatisme et la liberté de parole de Robert Ménard, a chaudement applaudi nos deux invités !